Fabrication de Faux documents administratifs, L’Oni, le vrai responsable ?
Au mois d’août 2017, 16 personnes présumées faussaires ont été appréhendées par la police nationale, précisément le département de l’unité de lutte contre la criminalité transnationale dans la commune du Plateau. Ils avaient en leur possession de faux documents administratifs, de faux cachets de magistrats, commissaires de police, maires, préfets et ministres. Selon les enquêteurs, ces individus savent également imiter les signatures d’autres autorités de la place et réalisent des faux documents d’une qualité déconcertante qui permettent de déjouer la plupart des contrôles. Bien avant, un autre réseau avait été démantelé dans la commune de Yopougon où les faussaires ont avoué avoir des liens avec certains responsables de l’Office National d’identification. Ils confectionnaient les attestations d’identité et des titres Provisoires de séjour (TPS).Une situation qui pénalise l’Etat de Côte d’Ivoire. Comment et pourquoi ces réseaux foisonnent à travers le district d’Abidjan ? La raison est toute simple. Du Tps à la carte de résident La direction générale de l’Office national d’identification (Oni) conduite par le dg Diakalidia Konaté a décidé de la suppression pure et simple du Titre Provisoire de Séjour (Tps) pour aboutir à la carte de résident. L’opération de lancement de la carte de résident initialement prévue pour le lundi 14 août dernier s’est heurtée à une fin de non-recevoir des pays concernés et une injonction de la tutelle afin de bien clarifier les tenants et les aboutissements. Du coup, les détenteurs du Tps se retrouvent avec des pièces périmées. Or, il faut effectuer des opérations bancaires et autres actes comme les déplacements sur le territoire ivoirien. Du coup, cela crée des désagréments énormes aux opérateurs économiques, aux étudiants et particuliers. Puisque c’est le document exigé par l’Oni aux ressortissants hors Cedeao et Européens pour tout acte judicaire ou bancaire. Alors comment pallier cela. Des ressortissants des pays concernés sont donc obligés de se tourner vers d’autres réseaux, qu’ils soient crédibles ou pas. Puisqu’il est difficile de faire la différence entre le faux et le vrai document. Quand bien même que les Tps existaient, les faussaires sévissaient et maintenant qu’ils ont été supprimés au profit des cartes de résident qui n’ont pas encore connu un aboutissement. A qui donc la faute ? L’Oni. Puisque c’est cette structure qui en a décidé ainsi dans la précipitation, sans avoir tout réglé auparavant. Le vide entre la suppression des Tps et le non démarrage de la confection des cartes de résident a donc favorisé le foisonnement des faussaires. Une perte énorme pour l’Etat de Côte d’Ivoire. Des Cni Autre difficultés, la confection des cartes nationales d’identité (CNI). Dans une note de service (N°59/MIS/ONI/DG) signée du Directeur général de l’Oni Konaté Diakalidia, tous les sites de production des Cni, logés au forum de ladite institution ont été fermés provisoirement pour une semaine (Du lundi 28 aout au lundi 4 septembre 2017). Selon nos sources, la direction de l’Oni aurait évoqué un problème de maintenance au niveau des machines de production. Très étonnant pour une telle structure qui non seulement engrange des centaines de millions par jour, mais également bénéficie d’une aide importante de l’Etat de Côte d’Ivoire. Ce sont donc plus de 70.000 demandes qui sont en souffrance à ce jour. Encore des désagréments aux usagers qui n’hésitent pas à s’orienter vers des sites parallèles des faussaires qui tuent l’économie du pays. Le gouvernement gagnerait à revoir le fonctionnement de l’Oni car beaucoup de réglages doivent être faits. In l’Héritage
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