Grande-Bretagne : Acculé par son propre camp/ Boris Johnson obligé de démissionné
Des mois de scandales, des votes de défiance et de lassitude de l'opinion ont fini par détruire la crédibilité de Boris Johnson. Jusque dans son propre camp conservateur où une fronde vient de lui donner le coup de grâce. Acculé, Boris Johnson a présenté sa démission de la direction du parti conservateur et va rester premier ministre le temps que son successeur au 10 Downing Street soit nommé.
La position de Boris Johnson était devenue intenable. Après des mois de scandales et de mise en cause de son attitude personnelle dans la conduite du Royaume-Uni, une salve de démissions dans son propre gouvernement a contraint le premier ministre britannique a démissionné de la tête du parti conservateur hier jeudi dans une allocution. Ce qui signifie qu'il va être remplacé par un nouveau premier ministre dans les prochaines semaines ou mois. En attendant que son successeur soit nommé, Boris Johnson reste premier ministre. Sa démission du gouvernement était attendue. Ces dernières 24 heures, des ministres d'envergure comme celui des Finances Rishi Sunak, de la Santé Sajid Javid, et près de la moitié de l'ensemble des collaborateurs qui composent l'exécutif du Royaume-Uni ont quitté leur poste. Deux personnalités éminentes dont le destin politique doit beaucoup à Boris Johnson. Les lettres de démission diffusées sur les réseaux sociaux regrettent la perte de confiance en Boris Johnson dans la conduite du pays. Ces départs ont été suivis de nombreux appels de membres du parti conservateur à la démission de celui qui est devenu premier ministre en 2019, succédant alors à Theresa May.
Achevé... par ses propres ministres
La fronde qui a acculé l'ancien maire de Londres à la démission vient en effet de son propre camp conservateur, lassé par des mois de scandales qui rendaient une éviction de Boris Johnson de plus en plus probable. Le premier ministre avait - entre autres - participé à des fêtes clandestines en 2020 dans ses bureaux tandis que le reste du pays subissait un confinement strict. La semaine dernière, des accusations d'agressions sexuelles contre un poids lourd de sa majorité, responsable adjoint de la discipline des parlementaires conservateur, ont achevé de décrédibiliser Boris Johnson et son équipe. Des révélations que l'opinion publique britannique a eu du mal à digérer, confrontée à une double crise sanitaire et économique avec une inflation record de 9,1% en mai sur un an, des pénuries de main-d'œuvre inédites qui paralysent des secteurs entiers dont les transports. Le gouvernement de Boris Johnson et son ancien ministre des Finances Rishi Sunak se sont vus reprocher de ne pas agir suffisamment contre l'inflation avant de débloquer plusieurs dizaines de milliards d'euros d'aides financés par une taxe sur les superprofits des énergéticiens. Au-delà des difficultés politiques de Boris Johnson, sa promesse de réaliser effectivement le Brexit a bien été tenue mais a surtout plongé le pays dans une période d'incertitudes, tant pour son économie où les pénuries se multiplient que pour ses relations diplomatique encore floues et en suspens avec le Vieux continent. Loin du projet annoncé de faire du Brexit une grande opportunité économique. Reste à savoir qui succédera à Boris Johnson. Du côté des conservateurs, plusieurs noms circulent pour entrer au 10 Downing Street, qu'il s'agisse de l'ancien chancelier de l'échiquier Rishi Sunak, de la ministre des Affaires étrangères Liz Truss ou du ministre de la Santé Sajid Javid.
(Avec AFP et Reuters)