Adresse aux Ivoiriens / Soro décide de mettre fin à son exil

L’intégralité de son adresse prononcée depuis son exil le dimanche 12 novembre 2023
Cher compatriotes, me voici donc devant vous grâce à la magie de la technologie. Rassurez-vous, je me porte très bien. Vous avez appris, qu’ils ont tenté de m’arrêter à l’aéroport d’Istanbul et de m’extrader par la procédure d’urgence en Côte d’Ivoire le 3 novembre dernier. Ceci n’est pas discutable. Depuis ces cinq longues années, leur obsession forcenée de me mettre aux arrêts ne s’est jamais flétrie. Pis, elle s’est aggravée. Après m’avoir fait condamner par une justice aux ordres successivement à 20 ans et à perpétuité, il a entrepris de déclencher contre moi une féroce chasse internationale à l’homme en dépit des décisions de la Cour Africaine des droits de l’homme et des peuples qui a annulé toutes les poursuites contre ma personne parce que vous le savez bien, elles étaient politiquement motivées.
Sachez-le, dans cette affaire, il ne s’est jamais agi de justice mais plutôt de perfidie.
En effet, déjà dans le courant de l’année 2020, précisément au mois de novembre, il a exigé de la France où je résidais, mon arrestation et mon extradition. Paris comme vous le savez a décidé de m’interdire son territoire. Le pouvoir a expressément exigé que le visa Schengen que je détenais ne soit pas renouvelé. Il a insisté auprès du gouvernement Belge pour que ce pays ne me délivre aucun document administratif qui m’aurait permis d’y résider légalement. Ceci aussi est incontestable.
Ceci m’a contraint à emprunter une autre destination pour mon exil. En janvier 2022, je me suis installer à Dubaï, le 23 décembre 2022 de la même année, recevant les lettres de créances de l’ambassadeur Emirats Arabes Unis, il a profité pour réclamer mon arrestation et mon extradition en Côte d’Ivoire. Ceci ne se discute pas non plus. Informé, j’ai dû me résoudre, la mort dans l’âme à prendre à nouveau le pénible chemin de l’exil m’enfonçant toujours plus loin dans les confins du continent asiatique.
Cher compatriote, la dernière tentative d’arrestation opéré à Istanbul démontre si besoin en était que le seul lieu de repos paisible que le pouvoir en place me réserve, est le cimetière. Est-ce le lieu auquel l’on doit destiner son bienfaiteur ? Celui qu’on affublait hier encore du c’est mon fils, Non.
Je revendique le droit légitime à la vie et je n’irai pas plus loin dans mon exil.
Je refuse d’être un fugitif d’autant plus que devant Dieu et les hommes, je ne suis coupable d'aucun forfait qui mériterait un tel châtiment.
C'est pourquoi j'annonce, ici, et maintenant que je mets fin à mon exil, car il m'est pénible de vivre loin de ma terre ancestrale et natale d'Afrique. Je veux vivre dans la quiétude avec ma famille, mes proches et ceux que je chéris le plus. Je veux pouvoir contribuer à la réconciliation des fils et des filles de mon pays et apporter ma pierre à l’édification de la paix, de la concorde entre les peuples d’Afrique.
Vive la Côte d’Ivoire.
Je vous remercie »
Propos retranscrits par JMG de la page Facebook de GKS