‘‘Affaire Mangoua Jacques’’ / La défense recadre le procureur Koné Braman et espère que le droit va triompher
Le parquet près du tribunal de Bouaké a condamné M. Mangoua Jacques pour détention sans autorisation administrative de minutions et d’armes blanches. Cette procédure a fait l’objet de son placement en détention dans le cadre d’une procédure de flagrant délit et a été jugé. A la suite de ce jugement, le procureur de la république Koné Braman est passé sur les antennes de la rti et a fait un certain nombre de déclarations. Et puisque lui-même a dit à la fin de sa déclaration qu’il invite devant les juridictions les avocats de M. Mangoua Jacques à faire valoir ses arguments en défense des intérêts de celui-ci, la partie défenderesse a alors décidé de répliquer.
Puisque selon Me Adjé Luc qui était accompagné de Me Saraka, le procureur a dit un certain nombre de choses qu’ils ne peuvent pas laisser sous silence. Parce que selon eux, il a mis en cause la défense de M. Mangoua Jacques. Donc il s’est agi pour elle, au cours d’une conférence de presse tenue au siège du Pdci-Rda ce mercredi 9 octobre 2019, de dire ce qui a été dit exactement lors du jugement. Dans son propos liminaire, Me Adjé Luc a relevé deux faits, des incohérences du procureur de Bouaké. D’abord, précise-t-il, le procureur a mentionné que le frère ainé de l’accusé a dénoncé les faits avant d’en informer M. Mangoua Jacques. Il a insisté là-dessus et dit que c’est très important. Pour dire qu’en réalité, l’initiative de la dénonciation des faits a été prise hors de l’instruction donnée par M. Mangoua Jacques à son frère.
Alors qu’à l’audience, poursuit Me Adjé Luc, ce dernier était présent, interrogé par le procureur lui-même. Et il a dit ceci : « lorsque les faits ont été portés à ma connaissance, j’ai immédiatement informé M. Mangoua Saraka Jacques et ce dernier m’a donné des instructions de dénoncer immédiatement les faits à la gendarmerie et c’est ce que j’ai fait. » En aucun moment ce Monsieur n’a varié sur la question tournée autrement a laissé entendre la défense. Il est resté constant dans sa déclaration faite à la gendarmerie. Et Mangoua lui-même a informé le préfet de Béoumi a-t-il conclu sur le premier point.
Sur le point deux, le procureur, selon Me Adjé Luc a fait savoir que la défense aurait fondé sa déclaration sur un témoin qui aurait parlé de trace sur le mur. « En aucun moment, nous n’avons parlé de trace sur le mur et aucune trace n’a été visible. Personne n’a posé de question de savoir s’il y avait des traces », a dit le conférencier. Des faits assez clairs qui pouvaient innocenter le prévenu mais qui n’ont pas été pris en compte bien que dans sa déclaration, l’accusé a fait cas de ce qu’un individu aurait été identifié comme suspect dans cette affaire. Me Adjé Luc s’est alors étonné que ce soit en lieu et place du juge qui a rendu la décision, le procureur qui soit venu expliquer cette décision à la télévision.
‘’Ce procès me fait peur parce que nous pouvons tous aller en prison de la même manière en dénonçant soi- même un fait », s’est-il inquiété. Il a été plus clair en indiquant que ce procès n’est pas politique, mais que le procureur de Bouaké peut faire penser qu’en réalité c’en est un. Et de conclure que la défense a interjeté appel et va faire tout pour que tout se passe le plus tôt possible.
Il conclut alors en ces termes : « Nous gardons bon espoir que la décision rendue, objet d’appel sera réexaminée dans un délai raisonnable et que cela se passera dans une bonne ambiance pour le triomphe du droit. »
Il faut noter que depuis deux jours, M. Mangoua Jacques a été transféré à la Maison d’Arrêt et de Correction d’Abidjan (MACA).
Etienne Atta avec l’HERITAGE.
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