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Editorial/Engageons-nous à faire partie de la solution à la violence basée sur le genre

Editorial/Engageons-nous à faire partie de la solution à la violence basée sur le genre

Un éditorial signé par :

Le Chargé d’Affaires de l’ambassade des Etats-Unis Katherine Brucker, l’Ambassadeur du Canada Julie Shouldice, l’Ambassadeur de l’Union Européenne Jobst Von Kirchmann, l’Ambassadeur d’Allemagne Claus Bernard Auer, l’Ambassadeur de Belgique Hughes Chantry, l’Ambassadeur d’Espagne Ricardo López-Aranda Jagu, l’Ambassadeur de France Gilles Huberson, l’Ambassadeur d’Italie Stefano Lo Savio, l’Ambassadeur des Pays-Bas Robert Van Den Dool et l’Ambassadeur du Royaume Uni Josephine Gauld

 Le monde est confronté à un fléau, celui des violences contre les filles et les femmes. Dans tous les pays, elles continuent d'être victimes d'abus et de violences et disposent souvent de peu de recours ou de protection.  Selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), une femme sur trois dans le monde serait, au cours de sa vie, battue, contrainte d'avoir des relations sexuelles ou violée.  Au moins 30% de ces femmes subiraient cette violence de la part d'un intime ou d'un parent.  Ces statistiques sont alarmantes.  Nous devons protéger nos mères, nos sœurs, nos filles, nos collègues, nos amies et nous-mêmes.

La première étape consiste à sensibiliser.  Le 25 novembre de chaque année, partout sur la planète, nous célébrons la Journée internationale pour l'Elimination de la Violence à l'égard des Femmes ou Violences basées sur le genre (VBG).  Celle-ci est suivie des « 16 jours d’activisme » contre la violence faite aux femmes et se termine par la Journée des Droits de l'Homme le 10 décembre.  L'Assemblée générale des Nations unies a lancé cette campagne en 1999 pour servir de plate-forme d'action aux gouvernements et aux hommes et femmes du monde entier afin qu’ils se mobilisent pour mettre fin à cette violence sous toutes ses formes.

 Aucun pays ne peut se permettre de laisser la question des VBG sans réponse.  Chaque jour, la violence empêche une fille d'aller à l'école ou empêche une femme d'accepter un emploi, ce qui compromet leur avenir et le développement économique et social de leurs communautés.  Les victimes doivent faire face à des blessures physiques et à des cicatrices émotionnelles, tandis que les services sociaux et juridiques ont du mal à réagir. 

Comme la Banque Mondiale l'a récemment signalé, le coût estimé de la violence entre partenaires intimes varie de 1,2% à 3,7% du PIB selon les pays, soit l'équivalent de ce que de nombreux gouvernements dépensent pour l'enseignement primaire.  Dans une étude réalisée par l’Association Ivoirienne pour la Défense de la Femme (A.I.D.F), 70% des femmes interrogées ont confirmé avoir été victimes de violences domestiques.  Peu de victimes signalent ces incidents parce qu'elles ne connaissent pas leurs droits ou craignent des représailles, une stigmatisation ou le manque de réaction de la part des forces de l'ordre.  La Côte d’Ivoire poursuit ses efforts pour atteindre le statut de pays à revenu intermédiaire ; mais pourra-t-elle y parvenir si son économie est privée de la ressource inestimable des femmes qui ne peuvent pas contribuer régulièrement à l’économie parce que victimes de VBG ?

Mettre fin à la VBG, c’est opter pour le bien face au mal: s'assurer que les filles et les femmes puissent vivre sans crainte de la violence est une étape fondamentale dans la recherche d’une société non-violente, non seulement pour les filles et les femmes, mais aussi pour les garçons et les hommes. 

Quand nous nous penchons sur cette réalité inacceptable, nous voulons aussi rendre hommage aux activistes de premières lignes qui aident les survivantes à retrouver leur voix, leur autonomie et leur vie.  Nous bénéficions tous de leur travail parce que toute atteinte aux droits des femmes est une menace à l’ensemble de nos droits fondamentaux.

Par exemple, à travers son réseau de « cliniques juridiques », l'Association des Femmes Juristes de Côte d'Ivoire (AFCI) est très active dans la prévention et fournit des références pour l'assistance juridique et médicale aux victimes de violence sexiste, en particulier dans l'Ouest de la Côte d'Ivoire, la région du pays où la prévalence des mutilations génitales féminines (MGF) est la plus élevée.  Le personnel de l'AFJCI travaille en étroite collaboration avec les communautés locales pour contrer les MGF de masse.

Mettre en place les bases économiques et les institutions nécessaires pour accélérer la croissance et réduire la pauvreté, sans laisser personne de côté, sera un élément clé pour atteindre le statut de pays à revenu intermédiaire.

L’amélioration du statut social et des droits des femmes et des filles est un élément essentiel de cette transformation. 

Engageons-nous à faire partie de la solution à la VBG. Nous pouvons tous prêcher par l’exemple.  Réfléchissons à ce que nous pouvons faire au quotidien pour combattre la violence et être porteurs de changement.  Nous pouvons refuser de tolérer ou de trouver des excuses à la VBG et nous pouvons offrir de l'aide aux personnes victimes de maltraitance.  Nous, les ambassadeurs et chefs de mission représentant les Etats-Unis, le Canada, l’Union européenne, l’Allemagne, la Belgique, l’Espagne, la France, l’Italie, les Pays-Bas et le Royaume-Uni, appelons chacun de vous à se tenir à nos côtés, aux côtés de nos sœurs ivoiriennes, pour mettre un terme définitif à la violence basée sur le genre !

 

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